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CONCOURS D’ÉLOQUENCE DU ROTARY : LA RELÈVE EST LÀ !

C’est une tradition qui remonte à loin : depuis le début du siècle, chaque fois que le Concours d’éloquence organisé par le Rotary club a pu avoir lieu, nos élèves y ont brillé.

Première étape, le concours de district à la médiathèque d’Armentières : deux élèves inscrits, Lilah COULIBALY (1e H) et Augustin PALIARD (Te F). Voici le témoignage de Lilah, classée troisième à ce concours local : « J’ai eu la chance de pouvoir participer au concours d’éloquence. Le concours met en valeur les qualités oratoires des candidats avec un discours préparé et une épreuve d’improvisation. Cette expérience m’a permis de délivrer un message qui m’est important sur les Ouïghours, un peuple musulman victime d’un génocide en Chine. Malgré mon jeune âge, j’ai pu dénoncer un crime contre l’humanité, et c’est important d’avoir pu être écoutée. »

On terminera par le témoignage d’Augustin, qui a remporté les deux premiers concours, local et départemental.

« Allez attendre dans le couloir ». Les autres candidats et moi sortons et nous installons dans le couloir de la médiathèque.

La première candidate est appelée. Le stress commence à se faire sentir. Cinq minutes passent et nous entendons les applaudissements. Elle sort et une autre rentre. Je suis le prochain. Il ne me reste plus que cinq minutes à torturer mon imagination, qui ne me voit que défaitiste. Ces cinq minutes me paraissent une éternité, je ne vois pas le bout. Je me vois perdant et suis envahi par la peur d’aller déclamer mon texte. Pourtant en moi revient toujours cette irrépressible envie d’aller parler devant ce public… Enfin les applaudissements résonnent. C’est à mon tour. Je rentre, les règles sont expliquées, et on me place derrière le pupitre. A ce moment-là il m’est impossible de réfléchir. « Qu’as-tu choisi de nous présenter ? » Et d’un ton enjoué et narquois je réponds que je défendrai un client assez particulier. En effet, je défends le racisme. Mon discours commence, je n’ai pas pris de notes. Je ne réfléchis pas, je clame mon texte tel un automate sans esprit. Tout se passe bien jusqu’au dernier paragraphe. Je ne me rappelle plus du début. Un léger moment de silence intervient et je ne parviens pas à me souvenir. En moi ne résonne que le dernier mot que j’ai utilisé : « Liberté ». Alors pour combler le vide de mon discours, je développe avec un sentimentalisme de bas étage la notion de liberté. Pitoyable ! J’aurais mieux fait de me taire. Je répétais un discours digne d’un influenceur Instagram : larmoyant à souhait, ne posant la vérité que comme seconde, et ne faisant naître qu’un pseudo-ressenti de soif de liberté, aveuglé sur ce qu’elle est réellement. Mais bon… le public semble avoir apprécié, et de plus ce petit intermède m’a permis de retrouver mon fil directeur. « Alors au fond, mesdames et messieurs les jurés : l’acte le plus raciste ne serait-il pas de ne pas être raciste ? »

Mon discours est enfin terminé… les applaudissements retentissent.

Je suis soulagé que mon discours ironique ait passé la rampe. Mais pas de temps à perdre, je dois déjà aller préparer la seconde partie de l’épreuve. Je n’ai que 30 minutes pour élaborer un discours. Sur les deux sujets, je choisis : « Peut-on être trop libre de s’exprimer ? » En lisant cette question, je crois déjà savoir ce que veut entendre le jury. Les autres dans la salle écrivent en continu. Je me demande ce qui peut les pousser à écrire autant : la peur d’oublier devant le jury, ou l’arrivée d’une idée subite ? Mais plus le temps de réfléchir, il ne me reste déjà plus que dix minutes pour écrire quelque chose. Je me construis un fil directeur et je suis parti. Mon discours est la bien-pensance incarnée : pas très réfléchi mais tellement rempli « d’humanité » que même mes idioties sont bien pensées.

Tout est maintenant fini, et j’espère obtenir la deuxième ou troisième place, les deux candidates que je ne connaissais pas m’ayant fait une forte impression. Pourtant, c’est moi qui suis appelé pour la première place de district. Qualifié pour l’étape suivante, donc : le championnat départemental.

Un mois et demi plus tard, c’est le grand jour. Je prends le train seul jusqu’à Hazebrouck. Je suis encore plus tendu que la première fois ; pourtant, je suis soulagé de n’avoir qu’une épreuve. J’arrive et nous sommes informés des règles. Mais cette fois-ci nous ne sommes pas 4 mais 10. On sent que c’est un autre niveau et que seuls les gagnants ont été retenus.

Devant une centaine de personnes dans la salle, nous devons prononcer un discours de cinq minutes maximums après avoir choisi l’un des deux sujets proposés, qui sont en fait deux citations : « C’est plus simple d’avoir des principes quand on est bien nourri » (Mark Twain) et « Même si on m’annonçait que la fin du monde était pour demain, je planterais quand même un pommier » (Martin Luther). Je mise sur la seconde, espérant que personne ne l’ait réellement comprise.

« Et non Martin Luther n’était pas un bobo éco responsable, prenant son vélo pour aller au marché Bio afin de sauver la planète ! Il ne votait pas Yannick Jadot, et ne s’enchaînait pas aux arbres afin de lutter contre la déforestation ! » Le jury me sourit et hoche de la tête. « Et non Martin Luther n’était pas non plus un antiraciste ! Martin Luther était un moine cistercien du XVI siècle à l’origine de la réforme de l’Église et ayant fondé le protestantisme. Sa citation se décompose en deux parties faisant chacune référence à deux livres de la bible : l’apocalypse et la genèse. « Je planterais quand même un pommier » n’est pas un acte écologique, mais renvoie à l’arbre du jardin d’Eden et par là Luther voulait dire que même si Dieu (connaissance infinie) arrivait demain sur terre, il laisserait quand même à l’homme la possibilité de se saisir du fruit de la connaissance (la liberté). »

Une quinzaine de minutes après, il m’est annoncé que je suis le vainqueur. Je suis donc qualifié pour la finale régionale ! J’espère de tout cœur pouvoir la remporter, mais je suis déjà allé loin et je n’aurai rien à perdre ce 30 avril prochain. À l’occasion de cette aventure, je remercie Saint-Jude et plus particulièrement tous les professeurs qui m’accompagnent depuis quatre ans maintenant. Chacun d’eux, à sa manière, a su me faire grandir et ces deux petites victoires leur reviennent également.

Pour les amateurs, prochainement à Lille !

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